III- La place de l'enfant dans la famille
Être un enfant aujourd’hui selon Boris CYRULNIK:
Le neuropsychiatre, Boris CYRULNIK, pose sur le jeune âge son regard d’orphelin bienveillant. Dans une interview accordée à Télérama, il nous livre son point de vue sur l’évolution de la place de l’enfant. Les conditions de vie n’étaient pas les mêmes à son époque qu’à l’époque actuelle. Autrefois, avant la seconde Guerre Mondiale, « les enfants mouraient en masse ». Cela était normal pour les familles. Maintenant avec le recul il nous dit que « Un enfant qui mourrait, c’était la norme ; c’est aujourd’hui un scandale pour la société. ». Le neuropsychiatre fait une analyse intéressante sur l’autonomie de l’enfant. « Mais si l’autonomie avance, l’indépendance, elle, recule. » En effet de plus en plus d’enfants utilisent des nouvelles technologies très jeunes. Contrairement au départ de la maison qui se réalise plus tardivement que dans les années 30 où les jeunes travaillés plus jeunes.
De plus, Cyrulnik, montre, de par ses expériences, que l’enfant est devenu si puissant qu’il serait devenu un roi voire un tyran. Il a vu des choses difficiles à accepter : un enfant qui tyrannise ses parents. Les enfants sont parfois tellement engagés dans une société de consommation ou de communication qu’ils s’avèrent incapables de trouver leur place dans une culture de la relation. Selon le neuropsychiatre, les enfants qui accèdent à tous leurs désirs sont ceux qui ont le plus de mal à se socialiser. La socialisation se fait avec la rencontre d’autres personnes et passe par le dialogue. De nos jours, la socialisation se fais un peu plus par le cercle fermé de la famille.
Une nouvelle place pour l’enfant:
Cet article nous montre que la place de l’enfant évolue dans la famille. Avant l’enfant était considéré comme un être soumis qui obéissait à ses parents. La sévérité et l’autorité était la marque pour une bonne éducation. Par cette méthode, l’enfant passait pour une espèce de serviteur, accomplissant des corvées et répondant aux ordres de ses stricts parents. Il n’avait aucun mot à dire. Tel que : « La vie se résumait à Dieu, au travail et à l’obéissance des parents. », d’après un professeur d’Histoire.
Maintenant l’enfant est une personne à part entière dans la famille. Ses parents recherchent vraiment le bonheur de l’enfant en lui passant de plus en plus de chose, en ne voulant pas le rendre frustré ou en ne lui imposant aucunes contraintes. Ces nouveaux comportements peuvent tout de même avoir des effets néfastes sur l’enfant comme des problèmes sociaux. Vouloir rendre son enfant heureux peut au contraire le rendre malheureux.
L’enfant a toujours été une certaine convoitise des parents, que ça soit auparavant pour le bien de la famille, ou que ça soit aujourd’hui pour son propre bien. Pourtant on remarque une surenchère ainsi qu’une liberté presque totale, qui peut dépasser les parents dans l’éducation qu’ils donnent. Alors pour contrer cette défaillance, on parle du retour de l’autorité et de la sévérité. Ainsi, plusieurs ouvrages désignant ces principes sont réapparus. Le phénomène « rebelle de tout » fait peur et la place de l’enfant doit être reconduite dans le droit chemin, par les adultes en supprimant leurs libertés. Un retour à la sévérité pourrait refaire surface mais la place de l’enfant ne changera pas pour autant.
Françoise Dolto la « médecin d’éducation »:
Devenue pédiatre et psychanalyste, Françoise Dolto a donnée corps à ce rêve d'enfant, y gagnant une notoriété toujours vivace dans le milieu de l’éducation.
Mme Dolto est aujourd’hui au cœur d’une polémique. Quelques personnes l'accusent d'avoir engendré le phénomène de « l’enfant roi », les autres la remercient d'avoir mis fin au « dressage » des petits. Mais qu’est-ce que la psychanalyste voulait dire ? Voici les principales théories de la pédiatre.
Premièrement « l’enfant est un sujet à part entière ». Certains psychanalystes se sont questionner sur le fait de comment refuser ou interdire un acte à son enfant ? Mais Françoise Dolto le disait elle-même : tous les désirs sont légitimes, tous ne sont pas réalisables. C'est le fond de son enseignement. Selon elle, l'enfant est un être en construction, mais qui ne peut pas se développer correctement sans l'éducation des adultes ; donc sans leur autorité.
Ensuite « les parents doivent continuer à vivre leur vie d’adulte ». Les parents ne doivent pas faire de l’enfant l’être central de la famille. « Si des parents renoncent à leur propre trajectoire pour consacrer leur vie à leur enfant, ils l’encombrent. Au lieu de lui dégager la voie ».
Finalement « l'enfant a le droit de refuser d'aller voir son analyste ». Françoise Dolto considère que l’enfant a autant de droits que l’adulte. Une autre innovation de la psychanalyste est le paiement symbolique. Comme les adultes, l’enfant paie sa consultation avec soit un timbre, un caillou ou encore un dessin. Cette pédagogie est initiée pour renvoyer l’enfant à son désir réel de venir à la séance.
Bibliographie :
- Cerf, Juliette. Boris Cyrulnik : “Moi je dis que tout se joue entre 0 et 120 ans”. Télérama [en ligne]. 2016 Disponible sur http://www.telerama.fr/idees/boris-cyrulnik-moi-je-dis-que-tout-se-joue-entre-0-et-120-ans,151616.php (consulté le 07/01/2017)
- BEARS, Emile. La place de l’enfant dans la famille. AGORAVOX [en ligne]. 2011 Disponible sur http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-place-de-l-enfant-dans-la-105581 (consulté le 15/01/2017)
- Antheaume, Alice. Fournier, Catherine. Ce qu'il faut retenir de Françoise Dolto. 20 minutes [en ligne]. 2008 Disponible sur http://www.20minutes.fr/france/270414-20081106-faut-retenir-francoise-dolto (consulté le 29/04/2017)